DIRECTION DE L’EDUCATION INSPECTION DE L’ENSEIGNEMENT
DE LA WILAYA DE TEMOUCHENT. FONDAMENTAL - AT 03(Français).
THEME : L’évaluation formative des compétences.
I – CARACTERISTIQUES :
1.1 – DEFINITIONS :
a) – L’évaluation pédagogique peut être définie comme < le processus systématique visant à déterminer dans quelle mesure les objectifs pédagogiques sont atteints par les élèves >. (Dictionnaire de l’évaluation).
b) – La mesure du degré de réalisation (taux de concrétisation) des objectifs pédagogiques déterminés.
c) – L’appréciation des résultats obtenus : contrôle des acquisitions et des insuffisances et mesure du ou des écarts entre la situation nouvelle où on est arrivé ( différente de la situation initiale – de départ – ) et la situation finale envisagée ( Compétence ciblée : objectif intermédiaire ou terminal ).
1.2- FONCTIONS DE L’EVALUATION :
a)- L’évaluation pronostique : (diagnostique ou prédicative)
Elle se fait au début ( avant ) l’apprentissage .Les tests initiaux ( oraux , écrits ou en situation ) évaluent le début de la formation et nous informent sur les pré-requis , les insuffisances et les besoins langagiers des apprenants .
b)- L’évaluation formative :
Elle se fait pendant (au cours) de l’apprentissage .Elle a un caractère privé ou personnel : il s’agit d’un dialogue particulier, une confrontation < enseignant – élève > ou < élève – élève >.Elle n’est pas publique ou officielle comme l’évaluation sommative. Elle est formative, continue et intégrée.
b.1- Formative :
Elle nous permet de :
- savoir où l’on est dans la formation,
- donner à l’apprenant des informations sur sa formation : le point où il est arrivé. Cette information joue le rôle de renforcement de la motivation chez l’apprenant,
- déceler et corriger les imperfections de la stratégie adoptée, des moyens didactiques utilisés ou du comportement du formateur .L’évaluation après une tâche d’apprentissage ne vise pas seulement l’élève mai aussi l ‘enseignant dans la mesure où les résultats obtenus par les élèves seraient considérés comme le fidèle reflet de l’efficacité du formateur et prendraient ainsi un caractère de < feed – back > (rétroaction),
- prendre des décisions : régulations, réajustements, remédiations (sur le champ).
b. 2 – Continue :
Elle se fait au fur et à mesure de la construction du Savoir, du Savoir-faire ou du Savoir – être : en principe au terme de chaque tâche d’apprentissage.
- à la fin d’un moment, d’une étape ou d’une phase d’une activité :
Exemples : – un rappel / une révision de la séance précédente,
- une question de contrôle après une lecture magistrale ou silencieuse.
- à la fin d’une activité:
Exemples : – un résumé / une récapitulation générale,
- un exercice d’application,
- une prise de parole autonome (impressions, point de vue, …).
- à la fin d’une séquence :
Exemple : – une expression écrite
- à la fin d’un projet :
Exemple : – une situation d’intégration (opération de réinvestissement – bilan).
Les opérations d’évaluation orale ou écrite, individuelle ou collective (questions, exercices, travaux à faire,…) doivent être aussi fréquentes que possible mais de courte durée pour ne pas réduire le temps d’enseignement / apprentissage des élèves.
b. 3- Intégrée :
Elle fait partie intégrante de l’apprentissage. C’est un moment du processus de construction (d’éducation) .Elle est intimement liée à l’apprentissage car ce dernier s’articule sur les deux volets suivants :
- Assimilation (appropriation des enseignements par l’apprenant),
- Evaluation ou auto-évaluation (restitution, contrôle).
L’évaluation peut être aussi partie intégrante de la recherche pédagogique si l’on considère les erreurs des apprenants comme des moments obligés dans la résolution d’un problème et non comme des faiblesses ou des manifestations pathologiques et si l’on se pose des questions sur le pourquoi et sur le comment après chaque tâche d’enseignement / apprentissage .Une opération d’évaluation peut être le point de départ de la recherche pédagogique. Pour ce faire, l’enseignant(e) en tant que formateur aura recours à l’expérimentation pédagogique (au cours de l’apprentissage) pour confirmer ou infirmer les effets de tel ou tel procédé ou de telle ou telle stratégie.
c)- L’évaluation sommative :
Elle se fait à la fin (après) de l’apprentissage. C’est un bilan , un moment de vérité puisqu’elle informe d’une façon officielle l’apprenant < de ce qu’il vaut > .Les tests terminaux ( compositions , examens, concours , … ) ont un caractère officiel et nous permettent d’arriver à la certification ( prise de décision / sanction ) des apprenants : passage , orientation , redoublement , exclusion , …
II – OBJECTIFS :
1- Mesurer les performances et les contre-performances des apprenants (acquisitions et insuffisances).
2- Permettre à l’enseignant de jeter un regard critique sur son action pédagogique pour la corriger ou l’améliorer et d’apprécier les effets de cette action sur chaque élève pour l’encourager, le stimuler ou l’aider (par un rattrapage).
3- Améliorer l’apprentissage :
3. I – Par des remédiations (des décisions) :
Exemples :
- reformulation d’une question de contrôle,
- relecture d’un passage ou du texte (lecture magistrale ou silencieuse),
- reprise d’un moment ou d’une étape d’une activité,
- reprise de l’activité (de la séance),
- recours à d’autres procédés ou à d’autres techniques explicatives,
- révision / consolidation,
- rattrapage (en cas d’un groupe restreint de la classe).
3. 2 – Par la recherche d’une réadaptation continue entre l’enseignement du maître et l’apprentissage de l’élève (rectifier le tir).
III- STRATEGIE :
On ne peut pas parler d’évaluation sans se référer aux objectifs pédagogiques déterminés au préalable. Plus on formule avec clarté et précision les objectifs à atteindre (lors de l’apprentissage) et plus l’évaluation sera faite avec justesse et justice. Pour réduire la subjectivité dans l’opération d’évaluation, l’évaluateur doit se fixer des critères pertinents, clairs et bien définis avant d’entamer son opération.
L’évaluation pédagogique formative peut être :
- improvisée : dans le feu de l’action (au fur et à mesure de la construction de la leçon)
- instituée : programmée, prévue minutieusement (sur la fiche pré-pédagogique).
Elle peut être aussi :
- implicite : exemple le suivi des réactions du public (l’importance du regard et de la vigilance de l’émetteur du message pour apprécier la réceptivité des récepteurs),
- explicite : en utilisant des moyens (procédés, outils et modalités).
3.1- L’OBJECTIVITE DANS L’EVALUATION :
L’évaluation pédagogique qui se veut scientifique doit tenir compte des trois critères suivants : l’objectivité, la fiabilité et la validité.
a)- L’objectivité :
L’enseignant(e) doit veiller à l’objectivité pendant les trois moments suivants :
a.1- L’objectivité de passation : Elle garantit que tous les élèves sont testés dans les mêmes conditions, fixées à l’avance.
Exemples : – indication de la durée de l’épreuve (la même durée pour tous les testés),
- le lieu de l’épreuve (même lieu),
- les mêmes consignes de travail (directives, explications, commentaires, éclaircissements, …),
- utilisation des mêmes auxiliaires (livres, dictionnaire, …),
- l’ambiance naturelle ou artificielle identique pour tous les testés (ex : climatisation).
a .2- L’objectivité de dépouillement : Elle sera garantie par l’instauration, au préalable, d’un barème de notation précis et / ou d’une grille qui attribuent un nombre de points fixés à l’avance à telle ou telle réponse acceptable, plus ou moins acceptable ou inacceptable. Les modalités de l’évaluation devraient être établies avant même la passation des tests :
Exemples : – recensement et classement de toutes les réponses éventuelles (possibles),
- attribution des notes aux différentes rubriques (compréhension de l’écrit, production écrite) et aux différentes réponses par degré d‘importance.
a.3- L’objectivité d’interprétation : (des résultats). Elle garantit au préalable le rapport qui devrait exister entre les notes chiffrées et les appréciations / observations sans tenir compte de la personne qui a fait le travail.
Le concept d’évaluation est souvent pris pour l’idée de jugement : on confond l’évaluation du produit d’un travail donné avec l’évaluation de la personne elle – même (celle qui a fait le travail) .C’est l’effet du halo (un aspect affectif soit positif soit négatif et qui entraîne une influence sur la note attribuée et sur l’appréciation donnée).
b)- La fiabilité :
Les procédés de notation traditionnelle mettent les réponses d’un élève en rapport avec celles des autres élèves : il s’agissait d’une évaluation par comparaison d’individu à individu ou de copie à copie (travail à travail).
La démarche scientifique consiste à vérifier si le produit de l’élève correspond aux objectifs pédagogiques définis au préalable (compétences et capacités ciblées) : savoir dans quelle mesure l’apprenant testé a atteint ou non les objectifs déterminés. Il s’agit d’une confrontation de copie à objectifs (modèle standard) .Certes, dans cette démarche, il peut exister des erreurs de mesure mais elles seront faibles.
c)- La validité :
Un test n’est valide que s’il mesure effectivement ce qu’on veut réellement mesurer : mesurer exclusivement les objectifs réalisés du programme officiel. Un test valide est un test qui constitue un échantillon représentatif des objectifs définis.
Exemple : si on se fixe comme objectif directeur une compétence communicative ( savoir produire un texte explicatif ) alors que le test se penche exclusivement sur le réemploi des notions linguistiques ( compétence linguistique ) , on peut dire que cet outil ( test ) n’est pas valide .
3. 2 - LES MOYENS DE L’EVALUATION :
a)- Les procédés de l’évaluation :
Voici une liste non exhaustive de quelques procédés susceptibles d’être utilisés par l’évaluateur au cours d’une activité de langue :
- l’interrogation de contrôle (à ne pas confondre avec l’interrogation de découverte).
Exemple : – une question d’ordre générale après une lecture silencieuse / magistrale,
- l’utilisation du procédé de La Martinière (P.L.M.) : les ardoises pour contrôler l’acquisition de certains éléments,
- le recours aux répétitions orales pour s’assurer de l’assimilation des modèles discursifs,
- le rappel ou la révision (au début d’une activité),
- les procédés de synthèse à la fin de l’activité : résumé oral ou écrit, récapitulation générale,
- le réinvestissement ( réemploi ) des moyens linguistiques étudiés ( actes de parole , vocabulaire, grammaire , conjugaison , orthographe , … ) dans des contextes personnels ,
- prise de parole autonome à partir d’une situation de communication donnée,
- impression ou point de vue personnel.
b)- Les outils de l’évaluation :
Que l’évaluation soit en oral , en écrit ou en situation , l’enseignant (e) doit se servir de certains outils ( questions , consignes, exercices , schématisation , test , …) et de certaines modalités ( critères, grille, barème, chiffres , lettres , appréciations , …) pour mener avec objectivité son opération d’évaluation .
La construction des outils de l’évaluation doit se plier à certains paramètres scientifiques. (Consulter le document pédagogique : « construction d’une épreuve de français »).
Fait à Béchar, le 27 / 11 / 2010
MEF
Mr BENCHERAB .M
11 août 2014
EVALUATION