DIRECTION DE L’EDUCATION INSPECTION DE L’ENSEIGNEMENT
DE LA WILAYA DE TEMOUCHENT. FONDAMENTAL - AT 03 (Français).
Objet : La production écrite (expression écrite) en 3°AP, 4°AP et en 5°AP.
INTRODUCTION :
La production écrite fait partie du code écrit (l’écrit-production). C’est une forme de communication au même titre que le code oral. Néanmoins, elle est différente de ce dernier.
Si on reconnaît au code oral une certaine souplesse puisqu’il tolère une certaine liberté et une certaine spontanéité, le code écrit est par contre intransigeant car il exige des contraintes (respect des normes) et de la réflexion.
La production écrite est un moyen de communication qui éternise les messages. Ne dit-on pas que « Les paroles s’envolent mais les écrits restent ».
Exemples : - les gravures rupestres (des hommes préhistoriques),
- les hiéroglyphes (l’écriture des anciens Egyptiens),
- les textes saints (ou textes sacrés),
- les anciens manuscrits.
L’histoire du code écrit de la langue française remonte au 17° siècle (dit siècle des Lumières) et plus précisément en 1660 avec l’avènement de la Grammaire française (notionnelle et normative). L’institution de cette dernière par les moines de Port Royal avait pour objectifs la préservation de la pureté de la langue et la facilitation de son enseignement.
I – GENERALITES :
1- Caractéristiques de la séance :
1.1- La place de l’expression écrite dans l’enseignement du français :
a)- Dans l’ancien système (l’enseignement fondamental) :
Avec l’approche intégrée des activités de langue dans le cadre de l’unité didactique, toutes les activités de langue s’articulent entre-elles, s’imbriquent et convergent vers un seul point commun qu’est l’expression écrite (un objectif terminal).
b)- Dans le nouveau système (l’enseignement primaire) :
Avec l’avènement de la pédagogie du projet, les apprentissages langagiers oraux et écrits prennent tout leur sens. Le projet comme cadre intégrateur se donne pour objectif terminal d’intégration (O.T.I.) l’élaboration d’une production matérielle.
c)- Conclusion :
Dans l’ancien comme dans le nouveau système, la production écrite occupe une place de choix : elle est considérée comme l’aboutissement et le couronnement de toutes les activités de langue qui constituent une unité didactique ou une séquence d’un projet.
1.2- Une activité de synthèse :
C’est l’exercice le plus difficile. La production écrite exige la mobilisation de toutes les compétences et de toutes les capacités communicatives (des idées, des stratégies, …) et linguistiques (des notions, des normes, …). La production écrite (l’expression écrite) se prépare dès le début du projet : les différentes activités de langue (oral, lecture, apprentissages linguistiques, écriture) prennent en charge, à différents niveaux, cette préparation.
1.3- Une séance d’apprentissage :
La séance d’expression écrite était considérée comme un simple test d’évaluation (un devoir) : un travail individuel sanctionné par une note chiffrée et une appréciation / observation comme si les élèves savaient déjà écrire (composer un énoncé).
Il s‘agit d’une séance d’apprentissage, comme les autres activités de langue d’une séquence d’un projet où l’on apprendrait à l’enfant à écrire, à se corriger puis à réécrire (un apprentissage évolutif de l’acte d’écrire, un développement progressif de la capacité d’écrire). Il faut inculquer à l’enfant ce savoir-faire indispensable.
2- Qu’est-ce qu’apprendre à écrire ? :
Apprendre à écrire est une activité intellectuelle complexe qui exige deux opérations coordonnées et s’accomplissant en même temps.
2.1- Une opération de mise en phrase : (axe syntagmatique) Faisant appel à cinq capacités (Grammaire de la phrase) :
- Recherche de l’information (l’idée).
- Choix du vocabulaire approprié (pour exprimer l’idée).
- Choix de la construction syntaxique adéquate (la structure).
- Sélection de l’expression temporelle (mode et temps).
- Recherche de la graphie correcte des mots (orthographe).
2.2- Une opération de mise en texte : (axe paradigmatique). Faisant appel à deux capacités (Grammaire textuelle) :
- Planification des informations (cohérence du texte).
- Contrôle de la construction textuelle et Coordination entre les phrases (cohésion entre les énoncés du texte).
Remarques :
a)- En production écrite, il ne peut pas y avoir de produit écrit fini : la bonne forme parfaite d’un produit écrit n’existe pas mais il faut s’arrêter à un moment donné, et considérer son écrit (produit) comme meilleur.
b)- L’acte d’écrire doit faire l’objet d’un entraînement régulier et méthodique à travers les différentes activités d’écriture.
3- La pédagogie de l’intégration :
La pédagogie de l’intégration fait appel à des situations d’intégration qui donnent aux apprenants l’occasion de s’entraîner, au terme d’un projet, à intégrer les acquis réalisés antérieurement.
L’intégration des acquis consiste pour l’apprenant, à mettre ensemble des éléments acquis séparément. Les situations d’intégration sont des situations de réinvestissement – bilan des acquisitions.
Au terme de la 5°AP, l’élève sera capable de produire, à partir d’un support oral ou visuel (texte, image), un énoncé oral ou écrit adapté à une situation de communication donnée et mettant en œuvre des faits de langue fondamentaux.
La situation d’intégration qui se fait à partir d’une situation problème (une consigne, exemple : < Comment faire pour éviter les accidents de la circulation >) exige la mobilisation des ressources (thème, savoirs et savoir-faire) et présente des contraintes (exemple : < raconter en quatre lignes en utilisant les documents suivants >).
4- Les activités d’écriture : Il existe trois types d’activités d’écriture.
3.1- Les activités d’entraînement à la production écrite :
– Ecriture (3°AP),
– Copie (3°AP),
- Ecriture / Copie (4°AP),
– Exercices écrits (Apprentissages linguistiques) (3°AP, 4°AP, 5°AP),
– Entraînement à la production écrite (4°AP, 5°AP),
3.2 – Les activités de production écrite :
– Activités ludiques (3°AP, 4°AP, 5°AP),
– Production écrite (4°AP, 5°AP)
3.3. – Les activités de correction / réécriture :
– Correction de la production écrite (4°AP, 5°AP).
II – COMPETENCES ET OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE :
1- L’écrit – production en 3°AP :
COMPETENCES |
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE |
Connaître les aspects grapho – moteurs du français. |
1-Réaliser les gestes adéquats de l’écriture (tenue de crayon, position du cahier, du corps…) 2-Reproduire des lettres en respectant les normes d’écriture (forme des lettres, proportion des éléments, sens du traçage et ordre des étapes de réalisation). 3-Reproduire des graphèmes dans différents caractères (cursive/script, minuscule/majuscule). |
Activer la correspondance phonie /graphie. |
1-Utiliser le graphème correspondant au phonème. 2-Reproduire des mots, des phrases. 3-Utiliser une ponctuation simple. 4-Produire un court énoncé en utilisant le vocabulaire acquis. 5-Combiner le texte et l’image (légende, titre) pour le montage d’un document. |
2- L’écrit – production en 4°AP :
COMPETENCES |
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE |
Activer la correspondance phonie/graphie |
1- Faire correspondre à un phonème donné le bon graphème pour orthographier un mot. 2- Ecrire en respectant l’orthographe des mots invariables. 3- Orthographier les mots en marquant le genre et le nombre du nom, les désinences des verbes. |
Produire un court texte narratif |
1- Répondre à des questions pour construire un texte narratif. 2-Employer les signes de ponctuation dans un court texte. 3-Ecrire quelques phrases pour raconter, pour décrire autour d’un thème donné. |
Produire un court texte documentaire |
1- Combiner le texte et l’illustration pour le montage d’un document. 2- Ecrire une légende pour un support imagé. 3- Organiser des informations dans une fiche technique. |
3- L’écrit – production en 5°AP :
COMPETENCES |
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE |
Maîtriser la correspondance phonie/graphie. |
1-Faire correspondre à un phonème donné le ou les graphèmes correspondants. 2-Utiliser les signes de ponctuation à bon escient. 3-Respecter les marques orthographiques dans la phrase. |
Produire un texte en fonction d’une situation de communication. |
1- Respecter une consigne d’écriture. 2- Organiser les informations pour assurer la cohérence de son texte. 3- Utiliser des ressources linguistiques en fonction du texte à produire et du thème. 4- Utiliser des ressources documentaires (textes écrits, documents divers) pour produire. |
Présenter un écrit en fonction de la situation de communication. |
1- Procéder à une mise en page en fonction du type d’écrit à produire. 2- Utiliser les ressources typographiques (grosseur des caractères, surlignage, majuscule). 3- Combiner le texte et l’image pour assurer la complémentarité de l’information. |
Maîtriser les niveaux de réécriture pour améliorer son écrit. |
1- Utiliser ses brouillons pour améliorer son texte. 2- Réécrire en fonction des observations de l’enseignant. 3- Exercer sa vigilance orthographique (orthographe de mots usuels, accords, …). 4- Améliorer son texte à partir d’une grille de réécriture et de relecture. 5- Faire la révision d’un texte produit en tenant compte d’une grille d’évaluation critériée. |
III- STRATEGIE A ADOPTER : En trois (03) moments.
1 – Eveil de l’intérêt :
Pour que l’élève écrive volontiers, il faut qu’il ait quelque chose à dire / écrire et qu’il ait l’envie de le dire / écrire. A cet effet, il faut créer une situation stimulante pour l’apprentissage : intéresser / motiver les apprenants.
a)- A long terme : Organisation d’un projet d’écriture, exemples :
– Affichage des meilleurs textes ou projets en classe.
– Copie des meilleurs paragraphes sur un cahier / registre d’honneur (spécial).
– Diffusion des textes dans le journal scolaire.
– Correspondance scolaire (inter- classes ou inter- écoles).
b)- A court terme : Pendant la séance proprement dite.
– Introduire l’aspect ludique (le jeu) : La production matérielle d’un projet exige des apprenants la recherche des photos, des images ou des dessins puis la confection des fiches cartonnées et le collage. L’expression iconique (l’image) précède l’expression linguistique.
– Changement de la disposition des tables scolaires : Permettre à l’apprenant de s’impliquer dans un travail de groupe (Réalisation d’un projet en binôme).
– Relier la séance d‘expression écrite à ce qui a été étudié précédemment (les autres activités de langue).
2 –Phase d’apprentissage : ou phase d’imprégnation.
C’est le moment capital (le plus important) de la séance.
a) – A long terme : l’apprentissage ou la préparation à l’expression écrite doit en principe se faire au cours de toutes les séances de la séquence du projet. Toutes les activités de l’U.D. ou de la séquence convergent vers l’E.E. et préparent progressivement l’apprenant à la phase capitale (E.E). Il est aussi recommande de multiplier les occasions d’écrire, exemple : habituer les élèves à la prise de notes dans toutes les séances de langue (éducation des habitudes rédactionnelles).
b)- A court terme :(pendant la séance d’E.E.).
b1- Transcription du sujet (la consigne) sur le tableau.
b2- Lecture / compréhension du sujet (la consigne) :
- Faire dégager ce qui est demandé (par les élèves).
- Faire dégager comment il faut l’écrire.
b3- Préparation collective :
Il s‘agit d’un travail collectif, oral et écrit (ardoises / tableau noir) :
– Recherche des idées, des repères.
– Chasse aux mots clés.
– Elaboration d’un plan à suivre, montage du paragraphe.
– Aplanir les difficultés d’ordre orthographique.
3 – Phase d’exécution : ou phase d’application.
Inviter les apprenants à produire, à titre individuel, le paragraphe demandé (cahiers d’essais puis cahiers de classe).
Le sujet sera traité en classe, immédiatement après la phase d’apprentissage (imprégnation).
L’enseignent (e) surveillera la production progressive des élèves :
– Orienter les égarés,
– Signaler les erreurs et suggérer leur correction (par l’élève).
– Aider les moins doués et encourager les «forts ».
– Adopter une attitude tolérante, permissive : une erreur, chez un apprenant, est un passage obligé, c’est un cas naturel et normal, ce n’est pas un péché. Il faut déculpabiliser les élèves et les éloigner de tout complexe d’échec ou de la crainte de faire des erreurs. Un produit écrit parfait n’existe pas dans la réalité.
Fait à Temouchent, le 02 / 04 / 2010
MEF
Mr BENCHERAB
11 août 2014
3.3ème année primaire, 4. 4ème année primaire, 5.5ème année primaire, Ecrit production