le 01/04/2006 | 0:00
C’est avec un plaisir sans cesse renouvelé que l’on assiste à un regroupement d’enseignants. Mais pas n’importe quel regroupement.
Si elles sont détournées de leur vocation éducative par les maquignons des cours de soutien, ces vacances de printemps ont vu fleurir l’espoir. Cet optimisme nous est communiqué par ces dizaines d’enseignants de français qui se donnent régulièrement rendez-vous pour des sessions studieuses de formation continue. Et à leur frais, s’il vous plaît ! Notre édition se veut un hommage à ces femmes et hommes dévoués pour leur métier et qui prennent de leur temps de famille pour se former. Votre serviteur a visité deux escales : Blida et Tiaret. Une première impression saute aux yeux : quand ils sont libérés du carcan hiérarchique – qui les infantilise plus qu’il ne les conscientise – les enseignants algériens n’ont rien à envier à leurs collègues étrangers. Ils sont admirables d’abnégation et de don de soi et ce, au service d’une seule cause : l’intérêt de leurs élèves. D’ailleurs, cet objectif stratégique se retrouve dans les fiches techniques des trois activités programmées dans ces trois villes : le journal scolaire, la pédagogie du projet et la Dictée nationale. En dehors des stages organisés par le ministère sous la houlette des inspecteurs, l’observateur n’a pas souvenir d’enseignants habités par le souci d’autoformation et qui se cotisent pour mener à bien des actions en commun. C’est peu dire que d’affirmer que ces enseignants de français méritent les palmes académiques ou la médaille du travail. Il est bien vrai que cette sympathique corporation a donné l’exemple en étant la première en Algérie à s’organiser en associations pédagogiques de wilaya avec une coordination nationale (l’ANEF-association des enseignants de français). La dynamique ainsi lancée et codifiée par le cadre juridique algérien – le caractère strictement pédagogique – aura permis d’enraciner peu à peu la saine tradition des conclaves de formation (mieux d’autoformation). Ce mouvement venu de la base et encadré par des professionnels chevronnés, dont certains sont retraités, mérite d’être encouragé et soutenu. Puissent les enseignants des autres disciplines emprunter le même chemin de l’organisation et de l’autoformation que leurs collègues de français.
Ahmed Tessa
© El Watan
10 février 2012
Ahmed Tessa, ASSOCIATION, ENSEIGNANTS